J’étais hier à Strasbourg à l’invitation du Nouvel Observateur pour débattre avec Jacques Bigot, président de la communauté urbaine de Strasbourg, et Yves Bur, député du Bas-Rhin de la réforme territoriale, finalement nous avons surtout parlé de la collectivité unique d’Alsace dans un débat riche et intéressant qui a permis d’aborder les enjeux d’un acte III de la décentralisation. Merci aux nombreux militants radicaux de gauche d’Alsace qui avaient fait le déplacement.
20/03/2012
Jean Michel BAYLET à Strasbourg.
2e journées de Strasbourg
17:21 | Lien permanent | Commentaires (0)
08/03/2012
Jean Michel BAYLET et Yves PIETRASANTA s'expriment !
La crise écologique contient toutes les autres crises: alimentaire, énergétique, sanitaire et des matières premières. Ces crises qui se succèdent les unes aux autres, menacent les délicats équilibres de la nature et, avec eux, l’humanité.
La République nous a donné les outils politiques pour relever ces défis du XXIe siècle. Le projet républicain est, en effet, le mieux armé pour répondre aux désordres de la mondialisation et de la société post-industrielle qui ont fait voler en éclat toutes les références éthiques, morales, sociales et politiques.
Pourtant, le citoyen français, isolé par la société de consommation dans un individualisme effréné, est désorienté et décontenancé par l'évolution des conditions d'existence au sein de notre pays. Le gigantesque fossé le séparant du pouvoir politique doit inquiéter les décideurs. Les carences démocratiques, exacerbées par le quinquennat qui s’achève, sont dangereuses et engendrent un sentiment de défaitisme et de distanciation qui est le ferment de la montée en puissance des extrémismes.
Les inégalités ne cessent de croître
Après cinq années passées aux commandes de notre pays, le «Président du pouvoir d'achat» comme il s'autoproclamait en 2007, doit assumer les ravages qu'il a engendrés. Les inégalités ne cessent de croître, le pouvoir d'achat des français est en berne, la situation économique et sociale est périlleuse et elle nécessite un grand changement. Il est temps de revenir aux fondamentaux et de rendre au peuple son pouvoir.
Par excès de naïveté, un espoir est né avec la mise en place d'un Grenelle de l'Environnement. Mais cet espoir s'est rapidement envolé. Les grandes déclarations d'intention n'ont, d'une part, pas été suivies d'effets, et, d'autre part ont permis de cautionner des comportements contraires à l'éthique écologiste. Entre les huiles et gaz de schistes et le soutien inconditionnel à l'atome, le désenchantement laisse place à l'exaspération.
L'action collective, responsable et solidaire qui est au cœur du pacte républicain, est le moyen d'avancer à nouveau dans la bonne direction. L'individu a besoin de liens avec son environnement et la République laïque est un projet qui place au cœur de la cité un citoyen émancipé mais qui n’est pas coupé de ses racines.
Science et croyance ne sont ni solidaires, ni opposées, elles cheminent sur des voies parallèles. La laïcité participe de cette société écologique que nous appelons de nos vœux car elle nous protège de l’obscurantisme, de l’irrationnel et de l’endoctrinement qui s’invitent dans la vie publique.
La conversion écologique de la société exige de la créativité, de l’audace et de la solidarité, une responsabilisation des hommes et des femmes de ce pays, à commencer par les hommes et les femmes politiques. Une illustration concrète : le grand chantier des énergies renouvelables. Leur généralisation pourra garantir notre indépendance énergétique, créer durablement de l'emploi et respecter les fragiles équilibres naturels.
La crise écologique par un effet d’emballement que l’esprit humain peine à appréhender, nous porte vers de grandes turbulences. Une désagrégation est possible. Elle appelle une renaissance, une mutation de la société, de nouvelles manières de penser, libres de toutes contraintes, sectarisme ou idéologie. Pour prendre la mesure des défis auxquels l’humanité doit faire face pour survivre, la conversion écologique doit se faire dans un cadre laïque, républicain, progressiste car nous ne perdons pas de vu que c’est l’être humain qui doit rester au cœur de nos préoccupations.
Jean-Michel Baylet et Yves Pietrasanta
11:53 | Lien permanent | Commentaires (0)
02/03/2012
Jean Michel BAYLET appelle au calme...
Du calme !
jeudi 1er mars 2012
Retrouvez le texte intégral de la tribune parue dans L’Express.fr :
Pour les humoristes, qu’ils soient imitateurs ou dessinateurs, le trait est d’autant plus juste qu’il est plus caricatural. Il semble que certains responsables politiques aient décidé de suivre cet exemple, d’imiter les imitateurs.
Ainsi Monsieur Guéant, que l’on disait occupé à ratisser les suffrages de l’extrême-droite, a-t-il estimé que le Front National n’était pas un parti républicain, ce qui est assez étonnant lorsque la critique vient du Ministre de l’Intérieur dont la fonction est précisément de veiller à l’ordre républicain et donc d’interdire ce qui lui est contraire. Il est allé un peu plus loin en précisant que le Front National était « nationaliste et socialiste ». Livrée sur une radio de la communauté juive, cette évaluation était évidemment transparente. Et grossièrement fausse. Quelque mal qu’on puisse légitimement penser de Madame Le Pen et de ses soutiens, on ne rend service qu’à eux en les assimilant au nazisme. Pour le coup, c’est le F-Haine qui tire tout le débat politique vers le bas à son seul profit.
Ces excès justifient-ils que Najat Vallaud-Belkacem, qui nous avait habituée à plus de nuances et de sourires mais qui est surtout porte-parole de François Hollande dont ce n’est guère le style, s’en vienne présenter Nicolas Sarkozy comme une sorte d’hybride de Silvio Berlusconi et de Vladimir Poutine ? Je crois, pour ma part, qu’il y a suffisamment de reproches fondés à formuler sur le bilan du président sortant et sur le projet du candidat pour ne pas se laisser aller à de tels débordements.
Plus généralement, le début de campagne est marqué par de nombreux dérapages qui n’honorent pas la politique, à l’heure même ou l’on regrette que nos concitoyens s’en éloignent. Traiter François Hollande de « menteur » ne desservira que ceux qui profèrent ou reprennent ce qui, pour le coup, est un gros mensonge. Ironiser sur l’accent d’Eva Joly, voire sur son physique, n’est sans doute pas un bon moyen de s’opposer à ses idées si on les juge inopportunes. Et tout va ainsi. Jean-Luc Mélenchon, qui devrait bien se méfier de ses excès de gouaille, considère Madame Le Pen comme une « semi-démente » et voilà que le père Le Pen vole à la rescousse de sa fille et menace Mélenchon de lui « ôter son caleçon »… Dans quel monde vivons-nous ? Même Monsieur Guaino, habituellement placide, en tout cas très maîtrisé, s’emporte jusqu’à la déraison contre un interlocuteur ayant simplement suggéré que le trop fameux débat sur l’identité nationale n’avait été ni une bonne idée ni une grande réussite.
Les radicaux en appellent à tous les protagonistes de l’élection présidentielle – mais en premier lieu à leurs partenaires car la gauche doit se montrer plus exigeante à cet égard – pour qu’ils maintiennent le débat public à un niveau qui corresponde à l’attente des Français. Ceux-ci connaissent, au quotidien, les difficultés du chômage, du pouvoir d’achat en berne, des coût du logement, de l’affaiblissement des services publics ; ils nourrissent des craintes pour l’avenir, pour l’éducation de leurs enfants, pour leur santé et leurs retraites, pour l’avenir de l’Europe et de notre monnaie, pour les conséquence d’une mondialisation sans principes. Ils espèrent beaucoup des prochaines échéances électorales. Il est certain, dans tout les cas, qu’ils ne la voient pas comme un spectacle de music-hall, encore moins comme un match de catch. Les dirigeants politiques ont pour mission de proposer un avenir plus rassurant, pas de faire rire par leurs bons mots ou de faire rire à leurs dépens par les mauvais.
Nous savons certes que cette dérive spectaculaire des échanges politiques résulte, en bonne partie, du mécanisme même de l’élection présidentielle. En s’y opposant dès la réforme de 1962, les radicaux avaient deviné que cette procédure, qui porte à la simplification (tout comme un western est tendu vers la scène finale du duel dans la rue du village), ne manquerait pas de produire des abus si elle se combinait à la puissance, alors naissante, des grands médias audiovisuels. Ce pronostic s’est vérifié. Des institutions intrinsèquement mauvaises produisent nécessairement des effets pervers. C’est pourquoi le Parti Radical de Gauche souhaite l’avènement d’une sixième République rééquilibrée.
Mais il nous faudra d’abord mener à son terme cette campagne présidentielle qui est, pour la forme, assez mal engagée. Heureusement, les excès des uns et des autres ne changeront rien au phénomène de fond qui se manifeste déjà de façon inexorable : les Français attendent le changement. Veillons, par un juste choix des mots et une confrontation honnête des projets, à ne pas décevoir cette espérance. Les clameurs de foire sont l’exact contraire de la fête démocratique. Sachons garder tenue et retenue pour faire honneur à la République.
13:40 | Lien permanent | Commentaires (0)