Quarante ans après avoir fait le choix de l'Union de la Gauche, le Parti Communiste Français a clairement choisi de rompre avec la logique de rassemblement de la gauche qui a permis à la France d'avoir deux présidents de la République socialistes.
Les Radicaux de gauche, fidèles à la philosophie Mitterrandienne, regrettent que les communistes s'enferment dans une posture d'opposition qui fait objectivement le jeu de la droite, comme on l'a vu à plusieurs reprises au Sénat sur des votes importants, au lieu d'essayer de peser de façon constructive sur la politique du gouvernement.
28/12/2012
Jean Michel BAYLET déplore l'attitude du PCF.
Communiqué de Jean-Michel Baylet, président du Parti Radical de Gauche, le PCF s'enfonce dans la caricature de lui-même
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01/10/2012
Discours de Jean Michel BAYLET Congrés 2012
Discours de Jean-Michel Baylet
dimanche 30 septembre 2012
Retrouvez le texte intégral du discours prononcé par Jean-Michel Baylet lors du congrès ordinaire du PRG, le 30 septembre 2012.
Seul le prononcé fait foi.
Monsieur le Premier Ministre, Mes chers amis radicaux,
Laissez-moi vous le dire tout net, je suis heureux.
Heureux de vous voir rassemblés une nouvelle fois, de voir notre vieux parti réaffirmer en Congrès sa parfaite modernité, de voir les radicaux soucieux de leur unité, de voir, par vos contributions au débat, nos fédérations et nos militants démontrer leur utilité, et de voir aussi à quel point vous êtes attachés tout à la fois à votre liberté au sein de la majorité et à la solidité de votre loyauté. Oui, notre parti est beau dans ces moments-là.
Je veux donc d’abord remercier tous ceux qui ont rendu possible ce magnifique Congrès. Notre fédération de Paris, qui nous accueille une fois de plus, avec son efficacité coutumière. Les délégués de toutes nos fédérations qui ont choisi de donner de leur temps au service de notre engagement collectif. Tous les intervenants aux débats qui ont été riches, foisonnants, innovants. Sans oublier notre équipe de permanents, qui fournit un travail parfois ingrat, toujours obscur, pour l’organisation de nos grands rendez-vous. Merci à tous.
Comme vous en avez l’habitude, vous avez démontré que la somme de nos efforts individuels produit plus que leur simple addition, une véritable multiplication de notre énergie. Et s’il fallait donner un exemple concret de la très ancienne doctrine radicale solidariste, je croix que notre Congrès le fournirait : unis, nous sommes plus forts car notre souci du progrès collectif nous porte plus loin. Dans la conception qu’en ont les radicaux, notre parti est plus qu’une maison commune, il est un multiplicateur d’espérance.
Vous comprendrez que je dise aussi à quel point je suis heureux d’accueillir ce matin le Premier Ministre Jean-Marc Ayrault qui est, sous le regard du pays, l’un de ceux qui incarnent aujourd’hui l’espérance de nos concitoyens. Jean-Marc, ta venue parmi nous constitue d’abord un grand honneur pour les radicaux. Elle est aussi un grand réconfort après toutes ces trop longues années passées dans l’opposition car ce que j’ai appelé l’espérance est désormais passé du domaine du discours au champ de l’action.
Et c’est précisément ma troisième raison d’être heureux et fier de t’accueillir : tu pourras mesurer la ferme détermination des radicaux à contribuer, avec toutes leurs singularités, toute leur liberté et toute leur fidélité, à l’effort de redressement du pays ; et les radicaux pourront, eux, voir plus clairement les chemins que tu leur proposes pour cet élan de redressement certes mais aussi le chemin de justice et de progrès que tu appelles de tes vœux.
Merci à toi de nous consacrer cette belle matinée et de montrer ainsi ta volonté de mobilisation et de rassemblement de toutes les forces de gauche et, au-delà, de toutes les énergies du pays. Il est bien que tu affirmes par ta présence une constance de toute l’histoire de la République : les radicaux ont toujours été les partenaires privilégiés de la gauche de gouvernement.
Je veux évidemment saluer aussi nos autres amis qui nous font le plaisir de répondre à notre invitation. Robert Hue, qui représente le MUP et qui fait route commune avec nous au Sénat et à l’Assemblée. Notre complice Yves Pietrasanta et Génération Ecologie. Ou encore Michel Suchod de la Gauche moderne et républicaine. Merci à tous.
J’ai parlé d’effort, et je ne veux rien dissimuler des difficultés qui sont devant nous.
En faisant le bilan de la très riche séquence politique qui a culminé avec l’élection présidentielle et les élections législatives, je serai bien obligé d’évoquer, dans un instant, du lourd héritage économique et social que nous avons recueilli.
En traitant ensuite toutes les questions relatives à notre parti, celles de son unité, de son efficacité, de son utilité, et - j’allais dire presque accessoirement - celle de sa présidence, je dirai aussi que rien ne nous sera donné que nous n’aurons mérité.
Et en essayant enfin de voir quelle peut être notre contribution à l’entreprise de redressement et de définition d’un nouvel horizon pour le pays, je devrai bien souligner tous les obstacles qui s’élèvent sur notre chemin. Aujourd’hui, déjà, très vite, la gauche et avec elle, bien sûr, les radicaux sont à un moment de vérité.
Et s’il me fallait, presque à la fin de nos débats, choisir un mot pour caractériser notre Congrès, ce serait celui-là : progressons ensemble vers la vérité.
Nous avons vécu une année politique exceptionnelle.
Il ne s’agit pas seulement de sa densité mais également de son importance et de sa qualité.
La gauche était attendue au rendez-vous de l’histoire et elle s’y est présentée pour l’emporter. Je parle bien sûr de la gauche responsable, de la gauche de gouvernement, celle qui ne craint pas d’affronter les difficultés, celle qui sait que les succès ultérieurs sont souvent précédés d’épreuves immédiates.
Cette gauche-là a gagné nettement l’élection présidentielle avec François Hollande et très largement les élections législatives.
On a beaucoup dit que le vote du 6 mai dernier était d’abord un vote de rejet, une sorte de choix négatif. Je crois que cette analyse est inexacte et surtout je m’étonne qu’elle puisse être avancée par ceux que le suffrage populaire a désavoués.
Evidemment, nombre de citoyens avaient envie de sanctionner M. Sarkozy, M. Fillon, M. Copé, M. Guéant, Madame Morano, et j’en passe. Je pense moi aussi qu’il était dans tous les cas très urgent de les chasser. Ils l’avaient bien cherché, et bien mérité.
En effet, quand on ne cesse de diviser les Français, on ne doit pas être surpris que la France, forte de son unité historique mais aussi actuelle et certainement future, que cette France-là refuse d’être caricaturée.
Opposer une France qui travaille à une autre qui serait atteinte du « cancer de l’assistanat », c’est insulter tous les Français, surtout ces centaines de milliers de chômeurs créés par l’inaction politique. Opposer une France méritante de l’entreprise privée à une autre, rentière et privilégiée, proliférant dans les services publics, c’est oublier que ces services ont précisément façonné le visage particulier de notre pays.
Opposer une France digne d’être protégée par une fiscalité inique à une autre à laquelle on pourrait imposer tous les sacrifices, c’est méconnaître tout l’esprit de la Révolution, c’est escamoter la nuit du 4 août. Opposer enfin une introuvable France de souche, éternellement blanche et catholique, à la réalité d’un pays bigarré, riche de sa diversité, ouvert pour son bonheur aux influences culturelles, c’est ignorer la réalité toujours changeante de notre pays et son fondement laïque. Oui, la République se venge quand on la méprise, et elle l’a fait. Tant mieux
Mais le désaveu ne portait pas seulement sur l’oubli – ou plutôt l’ignorance délibérée – de ces grands principes. Il portait aussi sur l’échec total d’une politique dont le volontarisme était proclamé et qui n’a montré que sa versatilité et son inefficacité. Echec de la fameuse priorité sécuritaire. On allait voir ce qu’on allait voir. Et on a empilé les réformes législatives, presque une loi répressive pour chaque fait divers.
Après cinq ans, le bilan est terrible : mal maquillée par des statistiques bidonnées (qu’on me pardonne le mot mais je n’en trouve pas de plus approprié), l’insécurité était à son comble et les atteintes aux personnes à un niveau record….de même d’ailleurs que la surpopulation carcérale. Et le nouveau gouvernement doit éteindre les incendies, à Marseille, en banlieue parisienne, à Amiens et ailleurs, tous ces brasiers que les pompiers pyromanes de la Place Beauvau et de l’Elysée ont allumé par leur obsession sécuritaire.
Et je pourrais parler aussi de la crise économique, plus exactement de cette crise bancaire qu’on se faisait fort de juguler, d’écraser du talon (j’allais dire de la talonnette). Là encore, on allait voir et on a vu.
Nicolas Sarkozy n’envisageait rien moins que la moralisation du capitalisme. Il n’a cessé de s’y soumettre et de lui obéir. Il allait imposer sa loi aux banques omnipotentes. Il les a servies et a renforcé leur pouvoir. Il allait arracher, disait-il, des points de croissance « avec les dents ». Il s’est cassé les dents et a dû assister impuissant à la dégradation de notre notation économique, une chute dont il avait lui-même pronostiqué, dans un bref instant de lucidité, qu’elle provoquerait sa perte. L’économie n’est bien sûr pas coupable en elle-même. Mais les puissants décideurs de la finance se moquent des rodomontades, des coups de menton et des grandes proclamations. Ils jugent les faits, ils jugent l’action, et là, ils ont jugé : zéro pointé !
Je pourrais énumérer encore la somme des autres erreurs commises. Les grandes agressions contre la cohésion sociale que constitue l’abandon délibéré de la santé, du logement social. La guerre faite à l’école publique avec, heureusement, une orientation nouvelle, totalement inverse, avec le souci de tenir aujourd’hui les engagements pris. Le mépris à l’égard des magistrats, des enseignants, des travailleurs floués par de fausses promesses, et à la fin des journalistes puisqu’il faut bien trouver des boucs émissaires. Ce serait une liste sans fin.
Mais au rang des échecs les plus retentissants, je veux rappeler le fiasco de notre politique européenne et de notre action extérieure. En 2007, il était de bon ton d’affirmer la parfaite désinvolture de la France concernant les critères de Maastricht et la nécessaire solidarité européenne. On n’avait que faire de ces trivialités… et on se faisait fort de faire entendre raison à Madame Merkel. La France était capable d’imposer sa loi en Allemagne, de rééquilibrer l’Europe avec l’Union pour la Méditerranée et, incidemment, d’arrêter M. Poutine en Géorgie. Le bilan ? La Géorgie est dépecée et ce qu’il lui reste de territoire est sous la menace russe alors que la Syrie est à feu et à sang et que l’ancienne majorité a l’indécence de nous donner des conseils d’intervention. Quant à la chancelière allemande, elle a vite sifflé la fin de la récréation et imposé sa vision austère de la construction européenne. Triste résultat.
Mais ce que le peuple des électeurs a peut-être le plus vigoureusement sanctionné, c’est l’arrogance du pouvoir. Pendant cinq ans, on avait oublié, au sommet de l’Etat, que la légitimité du pouvoir, la seule, c’est la délégation que donne la souveraineté populaire.
Avec une morgue qui aurait paru aristocratique si elle n’avait été celle de parvenus, avec une fascination étrange devant l’argent ostensible et influent, avec une méconnaissance totale de la dignité, de la retenue et de l’altitude morale qui s’imposent dans une République, avec une incroyable confusion entre le bien public et les appétits privés, on a manifesté au peuple un mépris que celui-ci n’a pas pardonné, attaché qu’il est aux conquêtes de sa liberté toujours insurgée. Quand on adresse un tutoiement vindicatif à un seul citoyen, c’est toute l’assemblée des hommes libres qui répond « Va t’en ! »
Pour autant, je ne crois pas, je le répète, que ce désaveu largement encouru explique à lui seul le résultat de l’élection présidentielle.
Au-delà du rejet certes puissant, il y a bien eu simultanément un vote d’adhésion, un choix positif. Pour opérer une comparaison que François Hollande ne rejetterait certainement pas, je rappellerai qu’en 1981, la France ne voulait plus de M. Giscard d’Estaing mais qu’elle avait envie aussi d’un véritable changement, d’une politique juste et ambitieuse, de nouveaux grands projets, bref qu’elle avait le désir d’être présidée par François Mitterrand. François Hollande a gagné d’abord parce qu’il a placé sa candidature sous le signe de la cohésion nationale et de la réconciliation sociale. C’est bien sûr son tempérament mais c’était aussi un choix politique. Il avait vu que le pays souffrait de ses divisions et que la gauche avait elle-même souvent payé très cher un défaut d’unité.
Et je pense que tous les électeurs qui attendaient, qui espéraient le changement l’ont remercié d’avoir, pendant la campagne, mais aussi dès la primaire citoyenne, sauvegardé les chances d’une vaste réconciliation. Fatigués d’une sorte de guerre civile larvée, les Français avaient envie de se retrouver ; ils l’ont fait.
Et ils ont constaté que, pour engager un programme de réformes sociales, le Président de la République et le Premier Ministre avaient choisi la méthode de la concertation la plus large car ils étaient certains que notre pays ne pourrait se réformer et progresser que sur la base d’un vaste consensus. L’autoritarisme qui divise a vécu. C’est le dialogue et le compromis social qui lui succèdent.
Et François Hollande a clairement indiqué ses priorités : la jeunesse, la solidarité entre les générations, l’éducation, le logement social, l’emploi, la justice et la sécurité mais aussi l’assainissement de nos finances publiques et le retour aux grands équilibres dans le cadre de nos engagements européens, tout ceci sans perdre l’espoir de faire évoluer nos partenaires vers plus de justice et de croissance.
Et les Français ont eu raison de souscrire, comme par un contrat, à ces grands engagements puisqu’ils peuvent déjà voir que ces promesses mesurées ont commencé à entrer dans les faits. L’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire, la suppression de la TVA prétendument sociale, les premières réaffectations de personnel et de moyens matériels dans l’éducation, la police, la justice, les économies annoncées sur les autres dépenses publiques, les emplois d’avenir, les avancées sur les questions de société, tout est déjà en marche et tout démontre qu’il existe bien un chemin pour une autre politique. Le changement s’est installé, calmement, sereinement, et ceux qui le conduisent sont déterminés.
D’ailleurs chacun a pu le voir lors des élections législatives, les citoyens avaient bel et bien fait le choix d’un vote d’adhésion puisque les socialistes et les radicaux – pour ne parler que d’eux et je m’en expliquerai – ont remporté une large majorité ! Que la droite, sanctionnée pour ses erreurs et renvoyée à ses divisions chaque jour plus profondes, cesse de raconter des histoires et d’offrir la fable du souhait unanime de l’UMP en faveur d’un bien hypothétique retour de Nicolas Sarkozy. Les électeurs ont voulu le changement et il nous appartient aujourd’hui de le mettre en œuvre et de l’amplifier.
Car les radicaux ont pris leur part dans ces victoires et ils entendent jouer tout leur rôle dans l’effort de redressement et dans le rétablissement d’une France plus juste. Il nous faudra, pour cela, travailler d’abord sur nous-mêmes pour nous mettre à la hauteur de cette grande ambition collective.
Le travail sera conduit dans le même esprit que lors de notre participation à la primaire citoyenne, acte fondateur de la victoire de François Hollande. Je pense, avec le recul nécessaire, que votre choix était le bon et je veux vous redire la fierté que j’ai eue de vous représenter. Nous avons pu être déçus par notre résultat quantitatif mais pas par les effets qualitatifs de notre présence. La primaire en a été transformée ; de procédure quasi interne au Parti Socialiste elle est devenue un élan civique, en partie grâce à nous. Le Parti Radical de Gauche y a gagné en notoriété et ses idées en audience. Et nous avons eu la satisfaction de voir plusieurs de nos propositions reprises tandis que d’autres continuent à faire leur chemin. Enfin, notre participation a rendu plus clair et politiquement compréhensible par nos citoyens le soutien que nous avons apporté à François Hollande dans la phase ultime de sa désignation puis dans sa campagne présidentielle.
Et je remercie François Hollande et Jean-Marc Ayrault d’avoir, pour leur part, pris la mesure de la contribution des radicaux à la victoire et de leur détermination dans l’action à conduire en désignant deux des nôtres à des fonctions gouvernementales importantes.
Pour nous, nous les connaissons. Nous savons donc que l’une comme l’autre, Sylvia et Anne-Marie, sauront tout à la fois faire face aux responsabilités qui leur ont été confiées et faire entendre la singularité du message radical.
Mais à Jean-Marc Ayrault (s’il en doutait, mais il n’en doute certainement pas), je veux assurer que, pour leur part, les ministres radicales ne seront jamais prises en défaut de solidarité : qu’il s’agisse de leur tempérament personnel ou de l’appui qu’elles recevront de leur parti, tout me permet d’affirmer qu’elles ne sont pas du genre à picorer ce qui les arrange dans l’impératif de cohésion politique, qu’elles n’ont à vrai dire aucune idée de ce que peut être un gouvernement à responsabilité limitée… Dans leur cas comme dans celui de tous les radicaux, je suis heureux de te dire, Cher Jean-Marc Ayrault, que tu pourras toujours compter sur nous car je suis certain que tu sauras compter avec nous.
Il en va de même, naturellement, pour nos groupes parlementaires. Car c’est une autre fierté pour les radicaux d’être parvenus lors des élections législatives à un objectif que nous nous étions assigné de longue date et que je vous avais présenté comme un engagement personnel lors de nos précédents Congrès.
Nous disposons désormais d’un groupe parlementaire indépendant au sein de chacune des deux assemblées. Là aussi, le gouvernement doit être bien certain du soutien de nos groupes et de la ferme détermination de leurs présidents respectifs, Jacques Mézard au Sénat, Roger-Gérard Schwartzenberg à l’Assemblée, d’accompagner l’action gouvernementale et même, chaque fois que cela sera nécessaire, de la précéder par des initiatives législatives, car la fidélité et la loyauté ne font pas obstacle à l’indépendance et à la libre expression des radicaux.
La participation à la victoire présidentielle, l’entrée des nôtres au gouvernement, la constitution d’un groupe indépendant à l’Assemblée Nationale et au Sénat ne sont cependant pour nous que des succès d’étape. L’essentiel reste à faire. Pour contribuer pleinement à la réussite du quinquennat et de la législature, les radicaux doivent aujourd’hui se renforcer et changer leurs habitudes de travail.
C’est pour conduire cet effort que j’ai décidé de solliciter à nouveau votre confiance et d’être candidat à la présidence de notre parti.
Je veux qu’on m’entende bien sur un point : il ne s’agit en rien d’une candidature ordinaire, rituelle en quelque sorte. Je souhaite préparer lors de ce nouveau mandat, si vous me le confiez tout à l’heure, l’accès d’une nouvelle génération à la direction du Parti Radical de Gauche. Ce changement générationnel ne se fera pas dans l’improvisation mais sur la base d’un véritable contrat que je vous propose de conclure aujourd’hui dans la solennité de notre Congrès.
Par définition, un contrat ne peut être une accumulation d’engagements unilatéraux que je prendrais et que je soumettrais à votre ratification. Celui que je veux vous présenter comporte dix points et, si vous l’acceptez, il aura pour vous autant d’obligations que pour moi.
J’entends tout d’abord mettre en place une direction authentiquement collégiale, paritaire et resserrée. Je veux pouvoir m’appuyer sur une équipe de dix de nos cadres les plus jeunes, les plus disponibles et, disons le mot, les plus ambitieux et je veillerai à ce qu’ils puissent s’appuyer sur l’expérience des radicaux déjà plus chevronnés, je pense par exemple à Jacques Mézard, à Roger-Gérard Schwartzenberg ou à Jean-François Hory. L’une ou l’un d’entre eux aura vocation à me succéder et vous aurez eu tout le temps de juger ses qualités de militant.
Deuxième engagement, cette équipe ne sera pas parisienne, au moins par le comportement. Chacune de nos fédérations départementales devra recevoir au moins chaque année la visite de l’un de nos dirigeants et exposer à cette occasion son plan de développement.
Dans le mois qui précèdera notre prochain Comité Directeur, je lancerai dans le parti une consultation sur le maintien de l’échelon régional de notre organisation. Pour l’heure, je ne suis pas persuadé de son utilité car je n’ai pas constaté son efficacité mais il vous reviendra de décider sur ce point.
Quatrième engagement, je veux faire vivre, dans notre formation, un débat permanent sur notre programme où les parlementaires seront invités à travailler avec les militants et à respecter dans leurs assemblées les orientations du parti. Celui-ci ne doit pas être fixé, de loin en loin, par une Convention ou par le Congrès. Il doit au contraire être constamment actualisé. Je ne prendrai qu’un exemple ; il est au cœur de notre identité : chaque jour ou presque, de nouvelles propositions entrent dans le débat public sous le couvert ou le prétexte de la laïcité. Sur ce sujet, la pensée radicale est juste. Encore faut-il que nos concitoyens le sachent. Vous aurez donc à réalimenter votre réflexion dans un chantier continu, ponctué par des récapitulations trimestrielles.
Enfin, je souhaite actualiser aussi notre doctrine et la faire vivre en permanence tout en ouvrant des réflexions avec d’autres acteurs politiques, associatifs, universitaires ou syndicaux. Ce sera la vocation d’une revue radicale refondée d’accueillir ces débats. Nous y adjoindrons un concours étudiant de réflexion politique pour l’attribution des bourses Gambetta et aussi, après le prix Jean Zay, un autre prix qui pourrait porter le nom de Miranda et porterait sur les questions européennes.
Tels sont mes engagements, mes obligations contractuelles. Voyons ceux que je vous propose de prendre.
Vous devrez tout d’abord lancer vos forces dans une grande campagne d’adhésions jusqu’à la fin de 2013. Dans ce délai, chaque militant radical devra impérativement convaincre au moins une personne de nous rejoindre. Cet engagement doit comporter des garanties : les fédérations qui n’atteindraient pas cet objectif, qui organiseraient leur propre anémie seraient reprises en administration directe par le siège national.
Votre deuxième engagement découle directement du premier. Pour atteindre et dépasser le cap du doublement des adhérents, vous devrez accepter, dès après le Congrès, que les adhésions à vos fédérations puissent aussi être enregistrées directement à Paris, avec pour vos bureaux fédéraux une possibilité d’opposition motivée.
Le troisième point est essentiel. Il concerne les élections et notamment les prochaines élections locales qui dépendent principalement de vous. Chaque fédération devra établir, en liaison avec deux membres du collège de direction désignés par notre Comité Directeur, la carte électorale de son département – celle des situations actuelles et des ambitions radicales – avant la fin de 2012. Aucune investiture ne sera accordée par le PRG en dehors des prévisions de ce document.
Par ailleurs, notre parti ne peut vivre dans ses échelons locaux au seul rythme des assemblées générales statutaires annuelles. Chacune de nos fédérations devra organiser, le cas échéant avec les fédérations voisines, un débat thématique et trimestriel d’actualité et en rendre compte.
Enfin, je souhaite que dans chaque département nous prenions au moins une fois par an, une initiative européenne qui peut être l’accueil d’une délégation étrangère ou l’organisation d’un voyage radical, un colloque ou la publication d’un document, une commémoration ou une manifestation de soutien. Bref, le champ est large mais il vous faudra l’investir car il ne suffit pas de nous proclamer européens, il convient de le démontrer.
Voici, en résumé, les obligations croisées que je vous propose d’accepter aujourd’hui. Cette énumération n’épuise évidement pas la longue liste de tout ce que nous aurons à faire dans les trois prochaines années. Elle n’est pas non plus gravée dans le marbre : moins que d’autres, les radicaux n’ont besoin de recevoir dix commandements.
Mais je vous soumets ces dix engagements réciproques comme l’expression de notre volonté commune d’un fonctionnement militant modernisé : plus collégial, plus responsable, plus décentralisé, plus ouvert sur l’extérieur. C’est ainsi, fort de sa mémoire et de sa tradition, que notre parti préparera son avenir si vous m’accordez, tout à l’heure, votre confiance que j’ai l’honneur et le bonheur de solliciter.
C’est donc un parti radical renforcé qui va participer pendant cinq ans – je suis tenté de dire au moins cinq ans – à l’action du gouvernement et aux initiatives du Parlement. Les radicaux auront à cœur d’être des alliés fidèles et loyaux tout en sauvegardant leur liberté d’expression, une liberté sans laquelle ils ne seraient pas utiles à la majorité.
Pour le dire simplement, les radicaux ne sont pas socialistes (ou bien les socialistes ne sont-ils pas encore assez radicaux) et nous avons donc des voix différentes. La voix radicale viendra au soutien de la gauche responsable mais elle se fera entendre dans sa singularité. Si je devais exprimer en une formule notre position je dirais « loyauté et liberté dans la majorité ».
Et je voudrais prendre un premier exemple de cette double orientation, notre loyauté et notre liberté dans les affaires européennes. C’est à dessein que je commence par l’Europe. Il y a un instant, je me suis arrêté sur le nom de Francisco de Miranda, général vénézuélien au nombre des vainqueurs de Valmy, ultérieurement inquiété pour ses amitiés chez les Girondins. Je l’ai choisi car ce nom est tout à la fois symbole de la Révolution, lié à l’idéal de décentralisation, inscrit dans l’histoire européenne et annonciateur d’une réalité désormais indiscutable : il n’y a plus d’affaires étrangères.
Nous sommes occupés ces jours-ci par la procédure de ratification parlementaire du traité européen de discipline budgétaire et de solidarité financière. Je le dis ici très nettement, je suis favorable à cette ratification. J’entends tous les arguments. Le traité n’est pas parfait. Il faut aller plus loin. La discipline budgétaire serait mortifère, etc. J’entends bien. Mais j’observe que, conformément à ses engagements de campagne, François Hollande a obtenu que soit adjoint au traité un accord sur la croissance par l’investissement.
Je note ensuite que la Banque Centrale Européenne a décidé, en bonne partie du fait des opinions convergentes de François Hollande, des dirigeants européens du Sud et de Barack Obama, de sortir de la neutralité où l’Allemagne voulait l’enfermer et d’intervenir directement pour le rachat des dettes souveraines.
Mais je veux surtout rappeler que, depuis près de 60 ans, la construction européenne est un compromis toujours difficile et toujours fragile. Je le dis en particulier – et mon propos n’engage bien sûr que moi – à nos amis Verts qui voient l’Union européenne comme un schéma théorique où la perfection serait directement accessible. Sur cette vision d’autant plus fausse que l’Europe s’est élargie à 27 Etats et l’Eurogroupe à 17, les écologistes ont inventé une figure politique inédite : après le soutien sans participation cher au Parti Communiste, ils inaugurent aujourd’hui la participation sans soutien. Cette position n’est pas responsable.
Les radicaux estiment donc que ce traité doit être ratifié. Je solliciterai d’ailleurs ici un double vote de confiance en engageant en quelque sorte ma responsabilité : vous voterez pour choisir votre président et je vous demanderai tout aussitôt de vous prononcer publiquement, clairement, très majoritairement pour la ratification du traité, comme l’a déjà fait notre Bureau National.
Pour autant, Monsieur le Premier Ministre, cher Jean-Marc Ayrault, nous n’en aurons pas fini avec les questions européennes. Fédéralistes convaincus, les radicaux continueront à être les aiguillons de la majorité pour un transfert de compétences accéléré des Etats vers l’Union.
Nous pensons en particulier, avec de plus en plus d’économistes de renom, que l’austérité sociale, l’orthodoxie budgétaire et surtout le malthusianisme monétaire ne peuvent constituer le seul horizon européen sauf à décourager les citoyens. Quand les deux plus grandes puissances jouent en toute impunité de leurs leviers monétaires, l’Europe ne doit pas se désarmer. Si nous avons délégué, à Maastricht, nos pouvoirs nationaux sur le budget et sur la monnaie, ce n’était pas pour que ces leviers restent inemployés. Plus d’Europe et plus de décentralisation, telle est la position des radicaux de gauche.
Sur les questions intérieures aussi, le PRG et ses élus continueront à insister pour les réformes qui leur paraissent garantir le succès de la gauche.
Dans la continuité des positons que j’ai défendues lors de la primaire au nom de notre parti, je me suis réjoui de voir le Chef de l’Etat et le gouvernement avancer dans la réconciliation entre les Français - en particulier les électeurs de gauche - et l’esprit d’entreprise.
Loin des caricatures d’autrefois, celles des 200 familles ou du Comité des Forges, la gauche progresse à très grands pas vers la prise de conscience d’une réalité incontournable : s’il faut bien sûr corriger les excès du libéralisme par des politiques fiscales et sociales justes, il n’y a pas de création de richesse pour tous et d’emplois durablement financés en dehors de l’initiative libre et des réussites de nos entreprises.
Les radicaux ne cesseront de rappeler cette évidence contre les tenants anachroniques de l’économie administrée et contre les utopistes de la décroissance organisée.
Mais le radicalisme est une doctrine de l’équilibre. C’est pourquoi je veux réaffirmer, après ce rappel du rôle central des entreprises, notre attachement à la conception française du service public. Je me réjouis de l’entrée annoncée dans une nouvelle phase de la décentralisation ; cette nouvelle phase doit être l’occasion de souligner concrètement le rôle structurant de nos services publics aussi bien dans les quartiers urbains en difficulté que dans le monde rural. Sans mettre les deux phénomènes sur le même plan moral, j’estime que lorsqu’on brûle une école ou lorsqu’on en ferme une autre, on compromet l’avenir de la nation toute entière.
Education, santé, sécurité, justice doivent être renforcées dans notre pays. Mais je crois que la France devrait être également au premier rang d’une politique européenne d’investissement public, un grand élan keynésien pour la création de services publics européens (les trains de l’Europe, les postes de l’Europe, l’eau de l’Europe) qui réconcilieraient Bruxelles et les opinions publiques nationales bien plus que les démantèlements organisés par ceux qui se prosternent devant le veau d’or de la concurrence.
Et puisque j’ai évoqué la décentralisation, je dois insister aussi sur la préoccupation des radicaux d’un territoire équilibré. Il faut bien sûr approfondir la question des compétences et des ressources des collectivités. Mais il est logique d’arrêter d’abord les institutions. Après la suppression du conseiller territorial si mal venu, viendra le sujet, assez polémique si j’ai compris, du cumul des mandats.
Je veux être clair, mon cher Jean-Marc, et te dire que, par leur culture, leur histoire et leur expérience quotidienne, les radicaux ne veulent pas que les parlementaires soient privés de l’exercice de responsabilités locales qui enrichissent leur travail législatif. Nous serons très vigilants sur ce point.
Je n’ai bien sûr ni le temps ni l’envie de dérouler la liste des politiques publiques pour lesquelles le gouvernement comptera sur le soutien et sur la vigilance des radicaux. Je n’ai même pas besoin d’insister sur notre passion laïque tant il est connu que, pour nous, la stricte neutralité des institutions publiques à l’égard des confessions, des choix de conscience mais aussi des influences de l’argent se confond avec la définition de la République elle-même.
Je dirai simplement un mot des grands choix de société pour lesquels la campagne présidentielle et les positions prises par le gouvernement ont ouvert des débats féconds qu’il convient de faire aboutir rapidement dans le champ législatif.
Oui, bien sûr, au projet de mariage pour tous et de reconnaissance de l’homoparentalité. Non toutefois, à la procréation assistée. Il faut évidement y réfléchir sans encombrer avec ce sujet la réflexion sur l’égalité des droits.
Oui encore au droit de vote pour les étrangers ; nous nous battons depuis longtemps sur ce sujet. Non cependant à une précipitation qui, faute de la majorité parlementaire ad hoc, exposerait le gouvernement à une vaste campagne d’opinion orchestrée par la droite mais dominée par les thèmes de l’extrême droite. Ayons en mémoire le précédent de l’école laïque en 1984.
Oui évidement oui, à un débat sur la légalisation des stupéfiants dont la prohibition nourrit toutes les dérives criminelles dans notre pays. Mais non, mille fois non, à un débat dogmatique entre l’idéologie libertaire permissive et l’idéologie sécuritaire prohibitionniste. Les radicaux veulent une approche pragmatique, raisonnée de ce sujet en privilégiant les impératifs de sécurité publique et de santé publique.
Et puisque j’ai parlé du rationalisme qui est au fondement même du radicalisme, je veux dire oui, naturellement oui, au principe de précaution et à la conversion progressive de notre pays à un modèle de développement durable et humaniste. Mais non, énergiquement non, aux prophéties de l’apocalypse, à l’obscurantisme médiéval, à cette pensée régressive qui ne cesse, par méfiance de la science et du progrès technique, d’insulter notre avenir collectif.
Sur les OGM, sur le nucléaire civil, sur la bioéthique, et même sur les gaz de schiste, nous devons nous entourer de toute les précautions, nous armer de tous les scrupules de la raison, ceux que Descartes a décrits comme constitutifs du doute méthodique, mais nous devons aussi avoir foi dans le progrès, continuer à chercher, continuer à avancer sans cesse, avec à l’esprit le souvenir des grands inventeurs et des grandes innovations qui nous imposent de continuer à débroussailler l’avenir.
La véritable écologie politique n’est pas la vénération de la nature en soi, mais la recherche de l’épanouissement humain dans son environnement. Voici, trop brièvement énumérées, les principales préoccupations que les radicaux feront valoir au sein de la majorité. Vers les Etats-Unis d’Europe. Vers un monde plus solidaire et plus fraternel. Pour une République laïque gardant toujours ouvert le chantier jamais achevé des nouvelles libertés.
Vous le comprenez bien, mes chers amis radicaux, et toi aussi cher Jean-Marc Ayrault, l’exigence radicale ne s’est pas éteinte avec nos magnifiques succès électoraux. Au contraire, elle s’est avivée, comme l’aurait fait une flamme retrouvant dans l’espérance de justice et de progrès un peu plus d’oxygène pour l’alimenter.
Car je crois, oui, que la République respire mieux depuis ce printemps. Nous n’ignorons rien des immenses difficultés qui sont devant nous. Mais la France a choisi de refuser la résignation, le déclin, la fatalité.
Alliés fidèles et libres, les radicaux vont prendre toute leur part dans le formidable effort de redressement qui nous attend.
Nous prenons aujourd’hui un nouvel élan pour avancer de façon déterminée sur ce chemin qui conduit notre pays vers un espace dégagé pour l’humain, là où il a plus de lumière, plus de chaleur, plus de solidarité, et, pourquoi ne pas le dire, plus de beauté.
Nous venons de remporter de très belles victoires. Elles suffiraient à la démocratie qui est un état. Mais elles ne suffisent pas à la République qui est un impératif, un devoir, une perpétuelle marche en avant.
Fort de votre confiance, je veux, avec vous, pour vous, mais aussi pour la France, conduire notre parti vers cet horizon, celui d’une République toujours plus fière de ses enfants préférés. Nous ne faiblirons jamais. Partout où la liberté de l’Homme sera en jeu, nous serons à la place que l’Histoire nous a assignée. Au premier rang, tout simplement.
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Jean Michel BAYLET confirmé Président du PRG.
Les radicaux de gauche lancent un avertissement sur le non cumul des mandats Par AFP.
Le Parti radical de gauche (PRG) de Jean-Michel Baylet a affiché dimanche devant le Premier ministre sa "loyauté" envers le gouvernement en approuvant le traité budgétaire européen, mais a lancé un avertissement sur la question "sensible" de la limitation du cumul des mandats. Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, au congèrs du PRG au Parc floral à Paris, le 30 septembre 2012 afp.com/Mehdi Fedouach Jean-Marc Ayrault était venu assister, au Parc floral à Paris, à la clôture des débats du congrès du PRG, qui a reconduit à sa présidence M. Baylet pour un dernier mandat de trois ans. "Les radicaux auront à coeur d'être des alliés fidèles et loyaux mais ils sauvegarderont leur liberté d'expression", lui a lancé le président du parti depuis la tribune. Composante de la majorité, le PRG, qui avait participé à la primaire socialiste de l'automne 2011, puis à la campagne présidentielle de François Hollande, compte depuis mai et juin deux groupes parlementaires et deux ministres, Sylvia Pinel (Commerce et Tourisme) et Anne-Marie Escoffier (Décentralisation). Loyauté d'abord. Elle a pu être vérifiée lors d'un vote demandant aux congressistes d'approuver le traité budgétaire européen et mandatant les parlementaires de faire de même. Sur 600 à 800 participants dans la salle, seuls deux ont voté "contre" et quatre se sont abstenus. Alors que la gauche de la gauche s'apprêtait à manifester dimanche dans Paris contre un traité synonyme à ses yeux d'"austérité" institutionnalisée, le Premier ministre a lui lancé un nouveau plaidoyer en faveur du pacte budgétaire. Le vote au Parlement constitue une "étape essentielle" et "manquer ce rendez-vous" serait "prendre une responsabilité historique", a lancé M. Ayrault. "L'ambiguïté en disant +non+, c'est aussi engager la sortie de l'euro", a-t-il prévenu. Sur un autre sujet, les radicaux de gauche n'ont pas hésité à afficher leur "singularité" ou "liberté d'expression". Ainsi de l'engagement de M. Hollande de faire voter une loi limitant le cumul des mandats, en particulier entre une fonction parlementaire et un mandat exécutif local (maire ou maire adjoint par exemple). C'est un sujet "assez polémique", a mis en garde, avec euphémisme, M. Baylet. "Par leur culture, leur histoire et leur expérience quotidienne, les radicaux ne veulent pas que les parlementaires soient privés de l'exercice de responsabilités locales qui enrichissent leur travail législatif. Nous serons très vigilants sur ce point", a-t-il lancé. Sur le plan interne, M. Baylet, président du PRG depuis 1995, a été reconduit "par acclamation" par les congressistes pour un dernier mandat de trois ans, au terme duquel il souhaite céder la direction à "une nouvelle génération". Le sénateur de 65 ans, président du conseil général du Tarn-et-Garonne, a mené conjointement carrières politique et d'homme de presse à La Dépêche du Midi, dont il est le PDG. Secrétaire d'Etat aux Relations extérieures (1984-86) dans le gouvernement de Laurent Fabius, il a également été secrétaire d'Etat chargé des collectivités locales (1988-90) ou encore ministre du Tourisme (1990-1993). Il a aussi été maire de Valence-d'Agen (1977-2001). Son parcours est entaché par une mise en examen depuis juin 2009 pour favoritisme, dans une affaire concernant les conditions de mise en concurrence pour le marché du bulletin trimestriel de son conseil général. Il assure qu'il n'a commis aucune faute et plaide pour un non-lieu. Enfin, le PRG, qui compte 10.000 adhérents, s'est fixé ce week-end comme objectif de doubler ce nombre "d'ici à la fin 2013" avec une "direction authentiquement collégiale, paritaire et resserrée". M. Baylet veut s'appuyer sur "une équipe de dix" des "cadres les plus jeunes" du parti, dans laquelle se trouvera celui ou celle qui lui succédera.
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