Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19/02/2013

Intervention de Jean Michel BAYLET au Sénat concernant les emplois d'avenir.

Monsieur le président,
Messieurs les ministres,
Mes chers collègues,

 

A l’occasion de la présentation de ses vœux aux Français, le Président de la République, sans occulter les difficultés rencontrées par notre pays et par nos concitoyens, a souhaité insister sur les priorités qui guideront l’action du Gouvernement en 2013 : « Voilà, le cap est fixé : tout pour l’emploi, la compétitivité et la croissance. » Et d’ajouter : « Ce cap sera tenu. Contre vents et marées. Je n’en dévierai pas. Non par obstination, mais par conviction. C’est l’intérêt de la France. »

Depuis son entrée en fonction, le Gouvernement a fait du combat pour l’emploi sa priorité. C’est dans cette perspective que doivent être appréhendés les textes que le Parlement a déjà votés : loi portant création des emplois d’avenir et loi de finances rectificative pour 2012, qui crée le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi, le CICE.

Avant d’entrer dans l’examen au fond des principales dispositions de ce projet de loi, permettez-moi de revenir sur la méthode qui a prévalu à son élaboration. Elle constitue selon moi une avancée majeure, qu’il faut souligner.

Sans retracer la genèse du contrat de génération, je rappellerai néanmoins qu’elle est née de la volonté de François Hollande, qui la défendit dès la campagne des primaires citoyennes, avant de l’intégrer logiquement dans son programme présidentiel.

Mes chers collègues, le texte dont nous débattons ce soir est en outre le fruit d’un processus entamé lors de la grande conférence sociale qui s’est tenue les 9 et 10 juillet 2012. Cette dernière a marqué le début de négociations entre les partenaires sociaux, qui, sous l’égide du Gouvernement et, en particulier, de Michel Sapin, sont parvenus à un accord national interprofessionnel le 19 octobre dernier, et ce – j’insiste sur ce point – à l’unanimité des organisations représentatives.

Cet accord n’est évidemment pas le premier, mais il illustre la volonté de l’exécutif d’associer les partenaires sociaux à l’élaboration des grands chantiers du quinquennat, le texte initial du Gouvernement reprenant très largement les termes de l’accord. C’est la même méthode qui a été utilisée s’agissant de la sécurisation des parcours professionnels : elle a abouti le 11 janvier 2013 à un autre accord national interprofessionnel, qui donnera lieu à un texte de loi dont nous débattrons prochainement.

Reconnaissez-le, mes chers collègues, cette approche constitue une indubitable rupture par rapport à celle qui fut privilégiée par le précédent exécutif. Loin de penser que cette façon de procéder rogne sur les prérogatives des assemblées, j’estime au contraire qu’une telle démarche enrichit notre travail, dans la mesure où notre institution conserve la possibilité d’améliorer le texte, dans l’esprit de l’accord.

Venons-en au diagnostic ayant présidé à la création de ce dispositif. Il repose sur le double constat mis en lumière par l’étude des statistiques relatives à l’emploi, qui montrent une nette inflexion de la courbe du taux d’activité chez les 15-24 ans et les 55-64 ans.

Ce constat, connu de longue date, est partagé sur l’ensemble des travées de notre assemblée. Le phénomène s’est même amplifié en ces années de crises, avec son lot de retraites anticipées pour les uns et de chômage ou de contrats précaires pour les autres.

Les chiffres sont éloquents : atteignant selon l’INSEE 25 % au troisième trimestre 2012, soit un jeune sur quatre, le taux de chômage des 15-24 ans est 2,5 fois supérieur à celui de l’ensemble de la population.

L’emploi des jeunes est, depuis au moins une trentaine d’années, une inquiétude pour les gouvernements successifs, qui ont multiplié les dispositifs en sa faveur. Nous le savons, les difficultés rencontrées par les jeunes pour s’insérer dans le marché du travail, outre leurs aspects économiques et sociaux, ont une dimension symbolique. Elles interrogent notre société sur sa capacité à offrir à ses enfants un avenir meilleur que celui de leurs parents.

C’est ainsi que, dès 1977, Raymond Barre, alors Premier ministre, prit les premières mesures en faveur du travail des jeunes. S’ensuivit une succession de sigles et autres acronymes derrières lesquels se cachaient autant de dispositifs qui connurent plus ou moins de succès : les TUC, les CIE ou les CPE…

Par ailleurs, à l’autre bout du monde du travail, les travailleurs âgés sont également confrontés, à partir de cinquante-sept ans, à une baisse de leur taux d’activité. D’où la nécessité de mener une politique de l’emploi spécifique à destination des salariés âgés, afin de faire disparaître les périodes d’inactivité forcée auxquelles ils peuvent être confrontés dans les dernières années de leur vie professionnelle et de relever, dans la lignée des orientations établies au niveau européen, leur taux d’emploi.

Longtemps, les politiques de l’emploi ont appréhendé de manière distincte ces formes de chômage et ces faibles taux d’activité. Il a même parfois été considéré que les travailleurs âgés devaient laisser leur place et leur travail aux jeunes. Une des innovations majeures de votre texte, monsieur le ministre, est d’associer les deux extrémités de la pyramide des âges du monde du travail, là où on se contentait auparavant de les opposer.

Outre la méthodologie, l’autre nouveauté introduite par ce projet de loi est en effet le postulat selon lequel le maintien dans l’emploi des travailleurs âgés n’est pas un frein à l’entrée des jeunes dans le monde du travail. Mieux, le texte du projet de loi lie les deux générations par le biais de la transmission des savoirs et des compétences.

En octobre 2010, lors de l’examen par notre assemblée du texte portant réforme des retraites, notre groupe avait déposé un amendement qui préfigurait une telle alliance des générations. Nous avions en effet proposé l’introduction d’un article visant à inciter le développement de la fonction de tuteur, exercée par des salariés de cinquante-cinq ans ou plus, pour participer à la formation de jeunes embauchés en contrat de professionnalisation. Le dispositif ainsi proposé différait quelque peu du contrat de génération, car, avec le contrat de professionnalisation, il concernait un contrat aidé – ce que n’est pas le contrat de génération –, mais l’idée de retisser le lien entre les générations autour d’une transmission d’expérience était déjà bien là.

Nous fondant sur les conclusions du rapport très complet de notre collègue Christiane Demontès, nous pouvons dire qu’une telle articulation sera une première en Europe.

Mes chers collègues, l’un des enjeux des contrats de génération a concerné la définition des publics éligibles. S’agissant du versant « jeunes », la limite d’âge a été fixée à vingt-six ans. À la différence des emplois d’avenir, aucune limite en termes de diplômes n’est fixée, ce qui correspond aux différents publics visés par ces deux mécanismes. Nous avons tiré les enseignements des emplois jeunes : pensés initialement pour les jeunes peu ou pas diplômés, ils furent largement mobilisés pour l’embauche de jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

Outre le fait de donner un « coup de pouce » à l’embauche d’un jeune, le principal atout du dispositif est de permettre que les moins de vingt-six ans, plutôt habitués aux contrats courts, stages et autres contrats à durée déterminée, CDD, puissent être embauchés en contrats à durée indéterminée, CDI. C’est un réel progrès, alors même que les jeunes constituent la tranche d’âge la plus touchée par les emplois précaires.

Le groupe radical avait souhaité déposer un amendement visant à étendre l’âge limite du dispositif au profit des jeunes diplômés ayant obtenu un doctorat. Ces derniers, parce qu’ils ont mené des études approfondies, entrent plus tardivement sur le marché du travail. De surcroît, en dépit du niveau de leurs études, ils peuvent éprouver des difficultés pour s’insérer. C’est la raison pour laquelle nous proposions qu’ils puissent être éligibles aux contrats de génération jusqu’à la veille de leurs trente ans. Je regrette que ledit amendement ait été frappé d’irrecevabilité.

Les travailleurs âgés, eux, pourront être concernés par les contrats de génération à partir de cinquante-sept ans, âge à partir duquel le taux d’activité chute. Il s’agit d’un outil important pour le maintien dans l’emploi. Nous connaissons en effet les grandes difficultés rencontrées par ces personnes, qui sont dans la quasi-impossibilité de retrouver un emploi après un licenciement.

Comme le Gouvernement en a pris l’habitude, un volet du projet de loi concerne plus spécifiquement les personnes handicapées, qui peuvent bénéficier des contrats de génération jusqu’à trente ans et à partir de cinquante-cinq ans.

En étudiant les dispositifs mis en place en direction des entreprises, on constate qu’il existe non pas un mais plusieurs contrats de génération. Pour les entreprises de moins de cinquante salariés et celles qui comptent entre cinquante et trois cents salariés, la prime de 4 000 euros par an – 2 000 euros pour l’emploi d’un jeune et autant pour le maintien d’un senior – constitue une véritable aide à l’embauche.

Pour les entreprises moyennes, cette aide sera subordonnée à un accord « intergénérationnel » dans l’entreprise ou dans la branche. Elle ne permettra évidemment pas à elle seule de justifier une embauche, mais elle aidera les petites et moyennes entreprises qui hésitent à recruter à franchir le pas, de surcroît en offrant un CDI, puisqu’elle permet une baisse d’environ 20 % du coût du travail pour un salarié rémunéré au SMIC.

Par ailleurs, il faut souligner le dispositif plus spécifique des contrats de génération destinés à la transmission d’entreprise, notamment des TPE ou des entreprises artisanales. On sait en effet que la période de la transmission est souvent source de turbulences et d’incertitudes. Un chiffre interpelle : 63 % des sociétés artisanales ne sont pas reprises lors d’un départ à la retraite. Avec le contrat de génération, on permet donc un accompagnement et une transmission en douceur.

Pour les entreprises plus grandes, de plus de trois cents salariés, les partenaires sociaux en sont tombés d’accord, les contrats de génération n’ouvriront pas droit à une aide. Ils devront faire l’objet d’un accord collectif d’entreprise ou d’un plan d’action. Ainsi, le dialogue social, mis à contribution pour l’élaboration de la loi, le sera également lors de sa mise en œuvre. En cas d’absence d’accord collectif ou de plan d’action, une pénalité pourra s’appliquer.

Ce faisant, le coût des contrats de génération sera contenu. Il est néanmoins estimé à 880 millions d’euros, à vitesse de croisière, à l’horizon 2016, pour un nombre de contrats d’environ 500 000. Leur financement sera intégré au pacte de compétitivité, mais n’entamera pas l’enveloppe allouée au CICE.

Eu égard au caractère novateur du dispositif et à la nécessité de procéder à son évaluation, l’Assemblée, nationale a amendé le texte du Gouvernement, y ajoutant un article 6. Celui-ci prévoit que, chaque année, à compter du 30 juin 2014, le Gouvernement déposera un rapport au Parlement sur la mise en œuvre du contrat de génération.

Cet article tend à imposer un suivi de l’état d’application et de l’efficacité des dispositifs du projet de loi, ainsi que du nombre d’emplois créés. Notre rapporteur a fait adopter, lors de l’examen du texte en commission, un amendement visant à étendre cette analyse aux bornes d’âge.

Des modalités de modification de la loi sont également prévues trois ans après l’entrée en vigueur du présent texte. Nous aurons, à ce moment-là, l’occasion de revenir sur son ratio coût-efficacité.

Disons-le clairement, mes chers collègues, les contrats de génération, à eux seuls, ne permettront pas de faire baisser tendanciellement le chômage dans notre pays, mais nous devons considérer qu’ils s’inscrivent dans un ensemble de dispositifs de lutte pour la compétitivité, la croissance et l’emploi.

Le futur débat sur la traduction législative de l’accord du 11 janvier dernier sera la prochaine étape de cette « bataille pour l’emploi », pour reprendre le vocable du ministre lui-même.

Mais d’autres chantiers ont été lancés ou s’ouvriront dans les prochains mois. Je pense notamment à une véritable réforme de la formation professionnelle.

Au cours de l’examen du présent texte en commission, M. Repentin, ministre délégué à la formation professionnelle, a précisé que le contrat de génération prenant la forme d’un CDI ouvrirait l’accès au plan de formation de l’entreprise. Ce secteur, toutefois, ne pourra pas faire l’économie d’une vaste remise en question.

Je pense enfin au pacte pour l’artisanat, présenté en conseil des ministres le 23 janvier dernier. « Sept enjeux stratégiques » y sont mis en avant. Nous pouvons citer les deux premiers, qui entrent en résonance avec les thématiques dont nous débattons aujourd’hui : il s’agit, d’une part, de faciliter la reprise d’entreprise et la transmission des savoir-faire et, d’autre part, d’inciter les jeunes à s’orienter vers les filières de l’artisanat et de renforcer l’attractivité de ces métiers parfois méconnus ou confrontés à des pénuries de main-d’œuvre.

Mes chers collègues, au cours de la discussion des articles, notamment de l’article 1er, le groupe du RDSE vous proposera d’apporter quelques améliorations au texte transmis par la commission. Mais, à ce stade, nous ne pouvons que constater que ce projet de loi porte la marque du pragmatisme et du bon sens. L’idée d’allier les générations était séduisante ; sa mise en œuvre, qui associe l’ensemble des partenaires sociaux, est adaptée en fonction des différentes tailles des entreprises, afin d’éviter au maximum les effets d’aubaine.

Pour ces raisons, les sénateurs radicaux de gauche et la majorité du groupe RDSE apporteront naturellement leur appui à ce texte. Ils soutiendront aussi, et de manière forte, le Gouvernement dans son combat pour la compétitivité, la croissance et l’emploi.

11/01/2013

Rencontre des forces de Gauche.

 

Les partis de gauche doivent redevenir une force de proposition et une force de coordination de la dite majorité.

Enfin, ce mercredi a eu lieu la première réunion du comité de coordination de la Gauche, PS, PRG, EELV, MRC, MUP, cette réunion était-elle vraiment utile ? 

Jean-Michel Baylet: Elle était nécessaire, nous avons un gouvernement qui travaille en harmonie et en osmose, il faut qu’au Parlement et entre les formations politiques qu’il en soit de même. Il est indispensable que nous puissions avoir un lieu de rencontre pour évoquer certains sujets et essayer de trouver les meilleurs solutions. Nous avons constaté qu’à partir du moment où il y a une majorité, le rôle des partis politiques n’est plus le même. Ils doivent redevenir une force de proposition et une force de coordination de la dite majorité. Nous avons donc décidé de poser sur la table, sans hésiter en toute franchise tous les sujets, ceux qui nous rassemblent et ceux qui nous divisent et de les traiter à travers cinq groupes de travail qui ont été installés. Nous avons décidé de nous réunir chaque mois pour constater l’avancement de ces travaux et pour traiter de tous les sujets qui seront d’actualité.

Quant au fonctionnement de notre majorité, redresser la France, c’est une ambition noble, nous sommes convaincus que nous pouvons y parvenir mais pour ce faire, il faut beaucoup d’effort et de bonne volonté politique, c’est la raison de la création de ce comité de coordination du parti de la majorité présidentielle.

Pourquoi  allez-vous déposer des proposition de lois en commun ? 

JMB: Nous avons constaté, s’il y avait des divergences qu’il fallait les réduire au maximum. Il y a heureusement aussi  des convergences  et nous  allons essayer, sur des sujets importants comme l’emploi, la croissance, l’Europe, l’école , de déposer un certain nombre de propositions de loi commune  pour  bien montrer que cette majorité est rassemblée  et soudée au-delà de l’écume  de quelques divergences  qui sont naturelles  à l’histoire de  la gauche qui est  une histoire de gauches diverses, des partis politiques  qui sont issus  de courants très différents.

Le Gouvernement défend la ligne sociale démocrate et le PRG ?

JMB: C’est la ligne que j’ai défendue pendant les primaires, la raison et le sérieux sur le plan économique, le progressisme sur le plan sociétal comme par exemple le mariage pour tous. Je me sens totalement en harmonie avec la politique menée par le président de la République ,ce qui ne m’empêche pas d’avoir mes différences sur un certain nombre de sujets.

Les négociations, certes tendues entre partenaires sociaux peuvent elles aboutir ?

JMB: Il y a toujours par nature même des tensions entre patronat et syndicat. Leurs vocations ne sont pas les mêmes dans l’organisation institutionnelle mais après les premières réunions, en général, les positions se rapprochent, c’est indispensable.

Nous vivons une crise sans précédent, dramatique qui a des conséquences inimaginables quant à l’emploi, or la reconquête d’un certain nombre d’emploi, la croissance retrouvée   c’est l’objectif numéro 1, il faut que cette conférence arrive à obtenir des résultats positif, je fais confiance en Michel Sapin.

Interview réalisée par la cellule communication du PRG, mercredi  9 Janvier 2013

28/12/2012

Jean Michel BAYLET juge les 7 premiers Mois du Président.

 

Le bilan de la présidence de François Hollande : un bilan positif selon Jean-Michel Baylet

Vendredi 28 Décembre 2012

Jean-Michel Baylet, président du Parti Radical de Gauche dresse le bilan des sept premiers mois de la présidence Hollande.

Question

Vous êtes président du Parti Radical de Gauche. Quel bilan dressez-vous des sept premiers mois de la présidence Hollande ?

Jean-Michel BAYLET

Un bilan positif. Il faut voir dans quel état nous avons trouvé la France.Et ce qui me satisfait, c’est que le président de la République, le Premier ministre et le gouvernement se conduisent en responsables avisés. Ils laissent la démagogie sur le côté, pour essayer de tracer le sillon qui va nous permettre de redresser la France.

Question

Est-ce que vous pensez qu’il ne manque pas un peu d’audace à gauche ?

Jean-Michel BAYLET

Non. Nous ne sommes pas comme sous SARKOZY, dans les annonces permanentes et le folklore. Nous sommes dans une volonté de remettre notre pays sur les rails. Il faut ramener la dette à 3 % du PIB, nous nous y sommes engagés. Il faut que la France soit de nouveau un pays prospère, un pays compétitif. Nous avons beaucoup parlé de pacte de compétitivité, mais cela ne peut pas se faire comme ça ! Regardez ce qui se passe partout en Europe, sans parler de ce qui se passe dans le monde. Regardez combien l’héritage que nous avons reçu n’est fait que de malheurs, de larmes et de licenciements. Il y a donc la nécessité de gouverner de manière raisonnée, de manière sérieuse, et de prendre des décisions dont j’ai bien conscience qu’elles ne sont pas toujours comprises par l’ensemble de l’opinion publique, mais qui sont indispensables pour retrouver le bonheur des Français.

Question

Néanmoins, est-ce que vous comprenez l’impatience des Français, à qui on dit : le chômage ça sera fin 2013, dans un an ?

Jean-Michel BAYLET

Bien naturellement que je comprends l’impatience des Français, bien naturellement que le taux de chômage est inacceptable pour eux.

Il faut faire le choix de la confiance face au chômage.

Je salue la mobilisation du gouvernement et l’engagement du Président de la République de tout mettre en œuvre pour faire baisser le chômage avant la fin de l’année 2013.

La majorité s’est donnée, avec le Pacte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi, les moyens d’atteindre cet objectif. Désormais il appartient aux entreprises de faire le pari de la confiance et du patriotisme économique, d’une part en créant les conditions d’un accord avec les syndicats dans la négociation sur la sécurisation de l’emploi et d’autre part en s’emparant massivement du contrat de génération dès qu’il sera voté par le Parlement.

Nous avons pris de  bonnes mesures, de bonnes décisions, avec courage. Nous n’avons pas hésité à assumer y compris la part d’impopularité. Mais nous savons qu’il n’y a pas d’autres solutions, et que si d’autres avant nous avaient eu cette même volonté politique de redresser les comptes de la France, nous n’en serions pas là. La gauche est celle que j’aime, c’est la gauche que les radicaux ont toujours défendue, la gauche de la raison et la gauche du courage.

Question

Comment  diriez-vous que fonctionne la majorité gouvernementale : bien, très bien, entre les différents partis, dont le vôtre ?

Jean-Michel BAYLET

Pas aussi bien que je ne le souhaiterais, et d’autant plus que les communistes, qui devraient se reconnaître dans notre action, sont clairement dans l’opposition ! Ils ne votent plus le budget aujourd’hui, ainsi que leurs amis du Front de Gauche – ce qui d’ailleurs, contrairement à ce qu’ils auraient pu penser, ne les sert pas électoralement, nous l’avons vu lors des dernières partielles.

Quarante ans après avoir fait le choix de l’Union de la Gauche, le Parti Communiste Français a clairement choisi de rompre avec la logique de rassemblement de la gauche qui a permis à la France d’avoir deux présidents de la République socialistes.

Les Radicaux de gauche, fidèles à la philosophie Mitterrandienne, regrettent que les communistes s’enferment dans une posture d’opposition qui fait objectivement le jeu de la droite, comme on l’a vu à plusieurs reprises au Sénat sur des votes importants, au lieu d’essayer de peser de façon constructive sur la politique du gouvernement.Quant aux  écologistes, ils n’ont pas toujours la loyauté que l’on peut attendre d’un partenaire qui a été très bien traité.

Néanmoins, le bloc fondamental de la majorité que forme les radicaux et les socialistes est un bloc uni, est un bloc homogène, est un bloc qui est vraiment déterminé à redresser le pays, à prendre les bonnes mesures, et à faire évoluer la société par un certain nombre de mesures sociétales, que j’avais moi-même réclamées dès les primaires.

Question

Qu’est-ce qui manque, qu’est-ce qui manquerait, pour que les Français comprennent les décisions gouvernementales ? C’est de la confiance, de la communication, de la pédagogie, de la lenteur ?

Jean-Michel BAYLET

La pédagogie est faite par le président de la République et par le Premier ministre, et je crois que jamais on n’a autant expliqué. Ce qui manque, c’est de retrouver la prospérité, nous n’en sommes pas encore là. Mais bien naturellement les Français sont impatients. Quand vous avez des chômeurs dans votre famille, quand vous êtes en difficulté salariale, quand vous voyez que votre entreprise risque de licencier, vous êtes inquiet. Mais je comprends très bien tout cela. Et il est difficile d’expliquer, parfois, que les mesures que nous prenons vont justement dans le sens du rétablissement du pays, alors qu’ils ont l’impression, et que certains veulent les convaincre, que c’est tout l’inverse. Mais moi je suis convaincu que dans les deux années qui viennent nous arriverons à retrouver le bon chemin, et que nous retrouverons la croissance, nous retrouverons de l’emploi, et nous retrouverons de la prospérité. C’est le pari que nous posons. Et c’est pour cela que nous avons présenté notre projet aux Français, qui l’ont quand même accepté, et qui – ils ont tendance à l’oublier déjà – ont rejeté l’ancienne majorité pour ses comportements et pour sa mauvaise politique. Mais je suis convaincu que nous allons vers le mieux, en disant quand même que nous sommes aussi liés à la conjoncture européenne et à la conjoncture internationale. Notre salut se trouve aussi dans l’Europe.